Conflits entre enfants : quelle est la place de l’adulte ?

Conflits entre enfants : quelle est la place de l’adulte ?

Faut-il s’interposer, arbitrer ou laisser les enfants régler leurs différends? Trouver le juste milieu demande parfois autant de calme que celui qu’on souhaite enseigner aux enfants!

Des conflits… tout à fait normaux

Chez les enfants d’âge préscolaire et primaire, les conflits font partie intégrante du développement. Ils apprennent à partager, à négocier, à s’affirmer et à composer avec les émotions des autres.

Les batailles pour un jouet, les désaccords dans un jeu ou les échanges un peu trop vifs sont donc inévitables — et même nécessaires pour apprendre à vivre ensemble.

Le rôle de l’adulte n’est pas d’empêcher les conflits, mais d’aider l’enfant à en faire une expérience constructive.

Faut-il intervenir ? Oui, mais pas toujours de la même façon

L’adulte doit évaluer le niveau d’intensité et la capacité des enfants à gérer la situation.

Conflit léger ou désaccord mineur :
On peut observer à distance. Laisser les enfants tenter de résoudre par eux-mêmes leur désaccord favorise leur autonomie et leur apprentissage social.

Conflit modéré :
On accompagne sans trancher : Aider à reformuler, à nommer les émotions et à chercher une solution commune (« Qu’est-ce-que vous pourriez faire pour que chacun soit satisfait? »).

Conflit intense ou danger physique :
Là, l’intervention directe est essentielle pour assurer la sécurité. Une fois le calme revenu, on revient sur la situation avec empathie et sans blâme.

Le rôle de l’adulte : être un guide, pas un arbitre

Les enfants apprennent peu quand l’adulte prend toute la place ou « juge » le responsable. Leur objectif n’est pas de savoir qui a raison, mais comment réparer et se comprendre.

L’adulte devient donc un médiateur :

  • Il aide à reconnaître les émotions ressenties.
  • Il soutient la recherche de solutions réalistes.
  • Il favorise l’écoute de l’autre et la réparation du lien.

Des phrases qui soutiennent sans diriger

  • « Je vois qu’il y a un désaccord, comment pourrions-nous trouver une solution? »
  • « Je comprends que tu sois fâché, mais je ne laisserai personne se blesser. »
  • « Est-ce que tu peux m’expliquer ce qui s’est passé selon toi? »
  • « Comment pourrais-tu exprimer ton besoin sans crier ou frapper? »

Ces phrases permettent de garder un ton neutre et bienveillant tout en ramenant la responsabilité sur l’enfant.

Et après le conflit ?

Le retour au calme est un moment clé. Une fois les émotions redescendues, l’adulte peut aider à revisiter l’événement :

  • Qu’est-ce qui a déclenché le conflit?
  • Quelles émotions chacun a ressenties?
  • Quelle autre stratégie aurait pu être utilisée?

Ce débriefing, fait dans la douceur, aide les enfants à construire des repères durables pour leurs futurs désaccords. 

Puis, lorsque pertinent, des conséquences logiques ou des gestes réparateurs peuvent être mis en place par exemple, dans l’éventualité d’un comportement ayant blessé l’autre, que ce soit par des gestes ou des paroles.

💡 Un coup de pouce visuel : la roue de résolution de conflits

Pour accompagner les enfants dans cet apprentissage, notre roue de résolution de conflits peut devenir un précieux repère.

Elle offre à l’enfant des pistes concrètes pour trouver des solutions de façon plus autonome, tout en soutenant la communication et la coopération.

En utilisant cet outil, l’adulte garde un rôle de soutien, tout en permettant à l’enfant de développer ses propres compétences sociales.

En résumé

L’adulte n’a pas à régler les conflits à la place des enfants, mais à les outiller pour qu’ils apprennent à les résoudre eux-mêmes.

En intervenant avec justesse — ni trop, ni trop peu — on leur enseigne bien plus qu’une simple entente : on leur apprend à coopérer, à se respecter et à bâtir des relations saines tout en réglant leurs différends.

 

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